Depuis les premières assises de la commande publique organisées en 2015 à Limoges, le secteur du BTP s’est redressé dans le département. Cependant, la chute de l’investissement public oblige les collectivités à adapter leurs stratégies d’investissement.
Le poids du BTP dans le dynamisme local
Selon Mathieu Plane, directeur adjoint à l’OFCE, le secteur du bâtiment connaît une légère reprise en Haute Vienne. Il est « le premier bénéficiaire des gains d’emplois générés par l’investissement public local et il stimule d’ailleurs les services et l’industrie ». Ainsi, « un point de PIB investi peut créer entre 1,2 et 2,5 points de PIB d’activité supplémentaire. Or 1,2 point de PIB pourrait équivaloir à un gain de près 280 000 emplois, dont près de la moitié bénéficie au BTP ».
Dans la mesure où le BTP dépend à 80% de la commande publique, il est du devoir des collectivités de soutenir les entreprises locales. Toujours confrontées à une baisse des dotations de l’Etat, elles doivent moins mais mieux investir.
C’est dans ce contexte que des initiatives émergent dans différents départements.
Une charte de la construction en Charente-Maritime
En Charente-Maritime, Dominique Bussereau – Président du Département – et Michel Sabouraud – Président de la Fédération départementale du bâtiment et des travaux publics (FDBTP) – ont signé une « charte départementale de la construction », visant à encourager et faciliter l’accès des PME locales aux marchés publics portés par le Département.
Concrètement, la charte prévoit :
– deux demi-journées de formation à destination des chefs d’entreprises sur le thème « Répondre de manière efficace aux appels d’offres » ;
– le développement des allotissements (un pour la maçonnerie, un pour l’électricité, etc.), pour permettre aux PME, souvent spécialisés dans un domaine, de pouvoir accéder au marché ;
– une augmentation de l’avancement forfaitaire pour alléger les charges financières des PME ;
– la lutte contre les vols et dégradations sur les chantiers, qui ne sont pas couverts par les assurances et représentent une perte nette pour les entreprises qui n’ont pas les moyens d’investir dans du gardiennage.
D’autres initiatives locales inspirantes
Adoptée en novembre 2014 à Toulouse, la Charte des marchés publics vise à faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises locales à la commande publique à travers 48 engagements, parmi lesquels : la mise en place de clauses incitatives, l’encouragement de l’achat durable, des rencontres avec les fournisseurs, les allotissements, une avance de 30%, la simplification des démarches… Ainsi, en 2016, sur 1,12 milliard d’euros de commandes publiques, plus de 42% ont été attribués aux PME régionales !
Outre-mer, un Small Business Act vient d’être adopté en faveur des PME : les acheteurs publics peuvent réserver jusqu’à 30% des marchés publics aux petites entreprises locales.
A Vitry-sur-Seine, territoire de 300 hectares amené à être transformé en quartier urbain, la ville redouble d’efforts pour conserver les quelque 400 entreprises locales et leurs 9 000 emplois. Les pouvoirs publics s’évertuent à trouver des locaux pour loger les entreprises durant les travaux, et préparent leur installation dans les futurs aménagements.
Il reste à espérer que ces initiatives inspirent d’autres collectivités locales. Déjà, selon Antoine Martin, du portail d’appels d’offres France Marchés, de plus en plus de TPE et de PME franchissent le pas et répondent aux appels d’offres. Actualités à suivre…